Le modèle de production et de consommation québécois, poussé par les grandes tendances macroéconomiques, impose une pression de plus en plus grande sur l’environnement. Malgré des atouts régionaux énormes, tels que l’hydroélectricité, le Québec est loin d’avoir trouvé la recette d’une économie véritablement respectueuse de son environnement. Des enjeux imposants continuent de rendre notre mobilité comme notre gestion des matières résiduelles non durables.
Autant en tant que modèle entrepreneurial particulier avec ses propres principes qu’en tant que mouvement mobilisé en vue de la constitution d’une économie plus humaine, l’économie sociale joue un rôle clé dans la création d’une société verte ; et a le potentiel d’être catalyseur de changements structurels au sein d’une autre économie. L’économie de marché dominée par des grands conglomérats a démontré qu’elle ne peut prioriser des objectifs environnementaux au-dessus des rendements aux actionnaires. Les institutions publiques, elles, sont trop souvent sous financées et incapables d’assurer à elle seule le fonctionnement juste et équitable de l’économie.
À côté des modèles économiques traditionnels, l’économie sociale continue à façonner, pas à pas, une économie à l’échelle humaine et pour laquelle le respect et la défense de l’environnement s’avèrent des conditions nécessaires au bon fonctionnement de nos communautés. Son accord naturel avec l’économie circulaire, par l’ancrage territorial notamment, de même que sa propension à intégrer des perspectives plus larges, parfois holistiques, par la gouvernance démocratique, pousse à tenir compte de la santé des systèmes sociaux et environnementaux et donc à la défense des milieux naturels.
Partout au Québec, tout un réseau d’entreprises d’économie sociale, notamment en gestion de matières résiduelles, propose de nouvelles façons de réduire la quantité de déchets en misant sur la réduction à la source, le réemploi et le recyclage.
Par exemple, le modèle des ressourceries est implanté dans toutes les régions du Québec et existe depuis de nombreuses années. De la petite friperie de quartier dans un sous-sol d’église au commerce qui s’est développée et occupe de grands espaces commerciaux, les ressourceries offrent des services incontournables pour de nombreuses familles, en plus de réduire notre empreinte environnementale. Leur importance a d’ailleurs poussé de plus en plus de MRC et de municipalités à s’entendre avec les ressourceries de leur territoire afin de de les soutenir dans leurs objectifs de circularité de la matière tout en offrant des services directs à la population.